Exposition "Sèves brutes" de Nathalie Rodach à Bordeaux

L’artiste plasticienne Nathalie Rodach propose un parcours artistique en trois temps dans deux lieux bordelais. Arrêt sur l’Image Galerie dévoile sa vision du présent et du futur tandis que la cour d’honneur du musée des Arts décoratifs et du Design de Bordeaux sert d’écrin aux traces du passé.

Nathalie Rodach interroge le vivant en "racontant des histoires" que l’on découvre à travers des opérations in-situ dans le paysage ainsi que dans ses dessins, qu’elle installe dans l’espace ou dans le verre. Pour sa première exposition personnelle en France, l’artiste plasticienne s’est inspirée de la notion de sève brute, désignant le grand courant ascendant qui circule dans les vaisseaux conducteurs des végétaux.

Deux lieux, trois temps, pour "donner à voir l’invisible"

Le présent, débordant, est représenté par 180 dessins à la sanguine, exposés à Arrêt sur l’Image Galerie, spécialisée dans la création contemporaine. Ces dessins forment une œuvre géante, montrant l’instant présent au moment où il se fige.

Pour exprimer le futur insaisissable, Nathalie Rodach s’appuie sur des vidéos réalisées à partir d’une installation éphémère dans les vignes du château Palmer, au cœur de Margaux, qu’elle avait mis en place en février dernier. L’artiste y avait déployé un kilomètre de pigment rouge. Convergeant vers le chai du domaine, ce système veineux de la sève mise à nue était essentiellement visible du ciel. Jouant du fait que plus on s’en approche, moins les traces sont perceptibles, la performance a été filmée en trois phases : avec un drone pour en avoir une vue d’ensemble, caméra à l’épaule pour une vision à hauteur d’homme, et en vues macroscopiques, rehaussées de dessins en postproduction.

Au madd-bordeaux, musée des Arts décoratifs et du Design de Bordeaux, il ne reste que les traces de ce que n’y est plus. Pour montrer ces fragments du passé, certains pavés de la cour d’honneur de l’hôtel de Lalande ont été remplacés par des blocs en verre, à l’intérieur desquels sont emprisonnés des fils. Ils sont de trois couleurs : le rouge du vivant, le blanc de ce qui est nourricier, le noir des ténèbres, laissant ainsi entrevoir le passé. Le visiteur a la liberté de l’exhumer et de retrouver le vivant.

Infos pratiques 

Du 17 mai au 13 juillet 2018 à Arrêt sur l’Image Galerie, 45 cours du Médoc, 33 300 Bordeaux. Ouvert du mardi au samedi de 14h30 à 18h30 et sur rendez-vous. Gratuit.
Du 17 mai au 17 septembre 2018 au musée des Arts décoratifs et du Design, 39 rue Bouffard, 33 000 Bordeaux. Ouvert tous les jours de 11h à 18h, sauf mardi et jours fériés (ouvert le 14 juillet et le 15 août). Plein tarif 5€ / tarif réduit 3€.

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