À pied dans les Pyrénées : 4 étapes spectaculaires du GR 10

Au cours de sa traversée de la France à pied, Mathieu Mouillet a emprunté le GR 10 et traversé la partie atlantique des Pyrénées, du Pays basque au Béarn. Il partage avec nous quelques-uns des moments forts de cette randonnée, qui compte parmi les plus belles de son voyage.

Col des Trois Croix

À Ainhoa, le col des Trois Croix offre un panorama verdoyant sur la vallée de la Nivelle, la petite rivière qui coule entre les collines. Au loin, j’aperçois pour la dernière fois la côte basque et l’océan Atlantique. Saint-Jean-de-Luz, Hendaye, Sare… Les premières étapes du GR 10 sont déjà derrière moi. Le vol des vautours, les tombes qui parsèment le sommet, le vent chuchotant dans les branches... Le temps semble en suspens. Il faut pourtant repartir. Le col des Veaux, situé sur la frontière franco-espagnole, est encore loin et la famille Urdangarin de la ferme-auberge Esteben Borda m’attend pour le repas. Il sera gargantuesque.

Crêtes d’Iparla

Depuis le début de la randonnée, chaque étape commence par une montée raide qui me coupe les jambes. Je resserre les rappels de charge, ajuste le sac au plus près de mon dos et entame l’ascension dans un tapis rouge de fougères fanées. Il disparaît pas à pas dans la brume des nuages. Après une heure de marche, rien que le silence et le néant en guise de panorama. Coupé du monde, je me sens libre et léger. Marcher au bord de la falaise n’a jamais été aussi simple.

Chalets d’Iraty

Trois jours durant, j’ai attendu au chalet de Kaskoleta l’arrêt de la pluie. Je me lance enfin sur le sentier qui, passé les 800 mètres d’altitude, se couvre d’un manteau de neige fraîche et poudreuse. Le sol craque doucement sous mes pas et laisse entrevoir les traces des animaux – lapins, hermines, renards ? – qui m’ont devancé. Sur l’autre versant de la montagne, les reliefs dessinent des tableaux monochromes. Je me dis que j’ai bien fait de partir en hiver !

Passerelle d’Holzarte

Avec la neige, la progression devient difficile. Je me détourne des cols et de leur hauteur. Mon itinéraire empruntera désormais la route des Cascades, là où le GR 10 n’est parfois plus qu’un ruisseau boueux. Au fond du canyon d’Olhadubi, j’entends bouillonner l’eau des torrents. La passerelle d’Hozarte jetée 150 mètres au-dessus du vide a des airs de ponts de singe. Le vertige n’est pas celui des sommets, mais la vue n’en est pas moins spectaculaire !

Le GR 10 est un sentier exigeant, avec des dénivelés importants et des étapes parfois longues. Pour profiter au mieux de la randonnée, passez-vous de matériel de camping et voyagez léger. Vous trouverez des gîtes et refuges pour vous accueillir tout au long du sentier.

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